Alfred Pellan : un peintre canadien visionnaire qui a fait le pont entre tradition et modernité


Portrait d'Alfred Pellan.

Alfred Pellan, né en 1906 à Québec, s'est imposé comme l'un des peintres les plus influents du Canada, faisant le pont entre l'art traditionnel et l'art moderne. Son parcours, d'un jeune garçon fasciné par la locomotive de son père à un artiste reconnu qui a laissé une marque indélébile dans le monde de l'art, est une histoire de passion, de résilience et d'innovation.

Jeunesse et inclinations artistiques

Alfred Pellan, deuxième fils d'Alfred Pelland et de Maria-Régina Damphousse, naît dans une famille modeste aux racines bien ancrées au Québec. Sa mère décède tragiquement vers 1908, laissant à son père, ingénieur de locomotive, le soin d'élever Alfred et ses frères et sœurs, Réginald et Diane. Malgré cette perte, l'enfance de Pellan est remplie de créativité et d'émerveillement, grandement influencée par l'amour de son père pour la mécanique et les arts.

Pellan a été exposé très tôt à l'art de manière inattendue. Son père, malade, lui a acheté du matériel artistique. Pellan l'a découvert et s'est rendu compte que la peinture était sa véritable vocation. Ses premières tentatives artistiques consistaient à copier des images de calendriers et de magazines, mais il s'est rapidement tourné vers les croquis d'après nature. Son dévouement à l'art est devenu évident lorsqu'il a commencé à transporter son matériel sur une charrette à bras pour dessiner des scènes en extérieur, bien qu'il ait fini par préférer la solitude du travail sur des compositions de natures mortes à la maison.

Éducation formelle et reconnaissance précoce

En 1920, Pellan entre à l'École des beaux-arts de Québec, où son talent se révèle rapidement. Soutenu sans réserve par son père, Pellan excelle dans ses études et remporte de nombreux prix dans diverses disciplines, dont le dessin, la peinture, la sculpture et l'anatomie. Son talent exceptionnel lui vaut le rare honneur de voir l'un de ses tableaux, « Coin du vieux Québec », acheté par la Galerie nationale du Canada en 1923.

Le succès de Pellan à l'École des beaux-arts lui vaut une bourse du gouvernement du Québec pour étudier à Paris, ville qui influencera profondément son développement artistique. En 1926, il arrive à Paris et s'inscrit à l'École supérieure nationale des beaux-arts, où il étudie auprès de Lucien Simon, un peintre de renom. Ce dernier reconnaît le talent de Pellan et le recommande pour le premier prix de peinture de l'école, qu'il remporte en 1928.

Paris : un monde d'exploration artistique

Dans les années 1920 et 1930, le Paris des artistes est un centre d'expérimentation artistique et Pellan s'immerge rapidement dans la scène artistique dynamique de Montparnasse. Il se rapproche des mouvements contemporains, s'imprègne des leçons de maîtres comme Picasso, Bonnard et Delaunay tout en conservant son identité artistique unique. Son travail commence à attirer l'attention des critiques, notamment après son exposition de 1935 à l'Académie Ranson, où sa capacité à mélanger les influences tout en conservant son originalité est remarquée.

Malgré sa renommée grandissante, Pellan a dû faire face à des difficultés financières et a souvent eu du mal à joindre les deux bouts. Il a accepté diverses commandes, notamment des travaux de conception graphique, et a même peint directement sur du tissu pour la créatrice de mode Elsa Schiaparelli. Cependant, sa passion pour la peinture ne s'est jamais estompée et il a continué à explorer de nouvelles formes d'expression.

L'Arbre coupé

Retour au Canada et influence sur l’art canadien

La Seconde Guerre mondiale oblige Pellan à revenir au Canada en 1940, emportant avec lui plus de 400 peintures et dessins. Son retour marque un tournant dans l'art canadien. À son arrivée, il expose 161 œuvres au Musée de la province de Québec, suivies d'une exposition à l'Art Association of Montreal. Des critiques comme Robert Ayre du Montreal Standard reconnaissent le potentiel de Pellan à influencer considérablement la peinture canadienne, et son travail est salué pour son approche novatrice.

S'installant à Montréal, Pellan s'intègre rapidement à la communauté artistique de la ville et noue des liens étroits avec d'autres artistes comme Jean-Charles Harvey, le Dr Dumas et Philip Surrey. Il noue également des liens avec le groupe d'artistes progressistes associé à l'École du Meuble, dirigé par Paul-Émile Borduas. Cependant, son acceptation d'un poste d'enseignant à l'École des beaux-arts de Montréal en 1943 provoque une rupture avec Borduas, qui considère le rôle de Pellan au sein de l'institution comme une compromission de la liberté artistique.

Héritage : le mouvement Prisme d'Yeux

Malgré les tensions avec Borduas, Pellan continue de défendre sa vision de l'art, ce qui conduit à la formation du groupe Prisme d'Yeux en 1948. Ce collectif, qui comprend des artistes comme Jacques de Tonnancour et Goodridge Roberts, cherche à explorer de nouvelles façons de voir le monde, en s'inspirant du surréalisme, du cubisme et d'autres mouvements modernes. Le manifeste du groupe met l'accent sur la libération de la peinture de toutes les contraintes extérieures, en prônant une expression artistique pure.

L'influence de Pellan s'est étendue bien au-delà de ses années d'enseignement. Il est devenu une figure centrale du développement de l'art moderne au Canada, inspirant une génération d'artistes à s'affranchir des formes traditionnelles et à explorer de nouvelles avenues artistiques.

Conclusion

La vie et l'œuvre d'Alfred Pellan témoignent de la puissance de la vision artistique et de la persévérance. De ses débuts à Québec à son séjour à Paris et à son retour au Canada, Pellan est resté fidèle à son art, repoussant sans cesse les limites de l'expression. Son héritage continue d'inspirer les artistes et les amateurs d'art, nous rappelant l'impact durable de la créativité sur notre monde.

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