Frank Milton Armington : un peintre-graveur canadien à Paris


Frank Milton Armington, né à Fordwich, en Ontario, en 1876, était un peintre et graveur canadien réputé pour ses représentations exquises de la vie et des paysages parisiens. La vie d'Armington est une histoire de quête artistique et de résilience personnelle, marquée par sa lutte précoce contre la méningite spinale et son partenariat durable avec sa femme, Caroline Wilkinson. Sa carrière s'est étendue sur plusieurs décennies et continents, avec des périodes importantes passées au Canada et en France. L'œuvre d'Armington, caractérisée par ses influences impressionnistes et sa maîtrise technique, a laissé une marque indélébile sur les scènes artistiques canadiennes et européennes.

Armington était le fils de MJ et d'Alice Evelyn (Strathy) Armington. À deux ans, il a contracté une méningite spinale, une maladie qui a affaibli son cœur et a influencé ses dernières années. Malgré ces problèmes de santé précoces, Armington a montré une passion pour l'art dès son plus jeune âge. Il a commencé sa formation artistique officielle en 1892 auprès de JWL Forster, un portraitiste réputé de Toronto. Pendant sept ans, Armington a perfectionné ses compétences sous la direction de Forster, où il a rencontré sa future épouse, Caroline Wilkinson.

En 1899, Armington entreprend un long voyage à Paris, accompagné de sa mère et de sa sœur Vivian, et Caroline les rejoint jusqu'à New York. Ce voyage marque le début du lien profond d'Armington avec la France et son héritage artistique. À Paris, il s'inscrit à l'Académie Julian, où il étudie auprès des artistes de renom Benjamin Constant et John-Paul Laurens. Cette période est cruciale pour façonner son style artistique, qui mêlera plus tard la précision technique de la formation académique aux qualités émotionnelles de l'impressionnisme.

Armington a épousé Caroline Wilkinson le 6 septembre 1900 à l'église baptiste américaine de Paris. Peu de temps après leur mariage, le couple est revenu au Canada et s'est installé à Sault-Sainte-Marie, où ils ont construit une maison qu'ils ont ensuite vendue à profit. Ce gain financier leur a permis de déménager à Winnipeg, où Frank a travaillé pour le Winnipeg Tribune, et Caroline a donné des cours d'art privés. En 1903, Frank a commencé à enseigner au Havergal College, une école pour filles, et a joué un rôle essentiel dans la fondation de la Manitoba Society of Artists, dont il a été le premier vice-président.

Durant cette période, Armington reçoit plusieurs commandes importantes de portraits, notamment ceux de RP Roblin, premier ministre du Manitoba, et d’Horace Crawford, éminent avocat. Son travail durant cette période reflète l’influence de l’impressionnisme français, en mettant l’accent sur la capture des subtilités de la lumière et de la couleur. Il expose ses portraits et ses paysages aux expositions industrielles de Winnipeg de 1902 à 1905, établissant ainsi sa réputation sur la scène artistique canadienne.

En 1905, les Armington reviennent à Paris, à la recherche de nouvelles opportunités artistiques. Ils fréquentent l'Académie de la Grande Chaumière, où Frank étudie auprès de Gustave Courtois et de Raphaël Collier. Il reprend également ses études à l'Académie Julian auprès d'Henri Royer, Benjamin Constant et John-Paul Laurens. C'est à cette époque que l'œuvre d'Armington commence à être reconnue au prestigieux Salon d'Automne et aux autres expositions annuelles du Salon.

En 1906, Armington commença à expérimenter la gravure à l'eau-forte, guidé par son ami Maurice Achener. Il excella dans ce domaine, réalisant des scènes complexes de Paris, Rouen, Vernon, Estaples, Ville d'Avray et Charenton, des lieux fréquentés par de nombreux impressionnistes français. Ses gravures furent bien accueillies, lui valant une mention honorable au Salon des artistes français de 1908 et une médaille d'argent en peinture à l'Exposition industrielle internationale de Toulouse.

Les gravures d'Armington capturaient l'essence de la vie et des paysages parisiens, représentant souvent des scènes de la vie quotidienne avec un sens aigu du détail et de l'atmosphère. La Galerie nationale du Canada a acheté plusieurs de ses premières gravures et il a fait d'importantes donations à divers musées, dont 38 gravures au Musée du Luxembourg. Ces contributions ont contribué à asseoir sa réputation de graveur et de peintre talentueux.

La Première Guerre mondiale et la suite de sa carrière

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale perturbe la vie artistique des Armington. Frank sert comme aide-soignant dans l'unité d'ambulance américaine à Paris, tandis que Caroline travaille comme infirmière. Pendant son temps libre, Frank continue de graver des scènes de la vie de l'unité, capturant les réalités de la guerre avec sensibilité et précision. En 1915, il fait don de 28 gravures à la Bibliothèque publique de New York.

Après la guerre, Armington se tourne à nouveau vers la peinture. En 1917, il organise une grande exposition aux Galeries Georges Petit, présentant ses huiles et ses aquarelles. Son tableau « Boulevard des Capucines », représentant le boulevard parisien à différentes saisons, reçoit des éloges particuliers de La Revue Moderne. Armington continue d'expérimenter la lithographie dans les années 1920, un médium bien adapté à son intérêt pour la capture des effets des scènes du soir, du brouillard et du temps humide.

Tout au long de sa carrière, Armington a organisé de nombreuses expositions personnelles et collectives, tant en Amérique du Nord qu'en Europe. Il a continué à voyager beaucoup, produisant des croquis, des gravures et des peintures inspirées de ses voyages. Ses œuvres ont été collectionnées par de grandes institutions, dont la Bibliothèque du Congrès, qui a acheté 14 de ses gravures, dont une série de nus.

À la fin des années 1930, alors que la guerre menace à nouveau l'Europe, les Armington décident de retourner en Amérique du Nord. Ils s'installent à l'hôtel Grosvenor sur la Cinquième Avenue à New York. Malheureusement, trois jours après leur arrivée, Caroline décède, laissant Frank dévasté. Il se remarie peu après avec Jessie F. Clark Armington, une amie du couple. Frank continue à vivre dans le même appartement jusqu'à sa mort en 1941, à peine deux ans après le décès de Caroline.

L'héritage des Armington est préservé à travers leur vaste corpus d'œuvres, qui comprend environ 700 gravures en éditions de cinquante, soixante-quinze et cent exemplaires. Leur histoire, caractérisée par un profond amour mutuel et une passion commune pour l'art, a été relatée dans plusieurs publications, notamment « Caroline et Frank Armington » d'A. McKenzie Brockman et « Caroline et Frank Armington, peintres-graveurs canadiens à Paris » de Nancy Parke-Taylor. Ces œuvres, ainsi que de nombreuses expositions, ont contribué à garantir que les contributions des Armington au monde de l'art ne soient pas oubliées.

L'art de Frank Milton Armington, imprégné des traditions de l'impressionnisme et caractérisé par une habileté technique et une profondeur émotionnelle, continue d'être célébré pour sa représentation de la beauté et du dynamisme de la vie. Ses gravures et ses peintures témoignent de sa vision artistique et de sa capacité à capturer l'essence de ses sujets avec grâce et sensibilité.

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