Cornelius David Krieghoff : un maître de la peinture de scènes canadiennes


Cornelius Krieghoff — Wikipédia

Cornelius David Krieghoff, un peintre canadien de renom, est surtout connu pour ses représentations saisissantes de la vie quotidienne des habitants franco-canadiens et des peuples autochtones. Né le 19 juin 1815 à Amsterdam, en Hollande, la vie et l'œuvre de Krieghoff ont été façonnées par ses racines européennes, ses expériences aux États-Unis et son lien profond avec la culture canadienne. Son héritage est celui d'un artiste pionnier qui a su saisir l'essence du Canada du XIXe siècle avec un niveau de détail remarquable et une perspective unique et empathique.

Jeunesse et influences européennes

Krieghoff est né dans une famille multiculturelle : son père, Johann Ernst Krieghoff, était originaire d'Uphoven, en Allemagne, et sa mère, Isabella Ludivica Wauters, de Gand, en Belgique. La famille a déménagé plusieurs fois pendant l'enfance de Cornelius, notamment à Düsseldorf, puis à Mainburg, près de Schweinfurt, en Allemagne, où son père exploitait une usine de tapis. C'est au cours de ces années de formation que Krieghoff a développé un intérêt précoce pour les arts.

Krieghoff a commencé ses études à l'Université de Düsseldorf, où il a étudié la botanique, la musique et la peinture. Il a également fréquenté l'Université de Rotterdam, où il a élargi ses connaissances académiques et artistiques. Son éducation européenne a été complétée par une période de voyage en tant que musicien et artisan itinérant, au cours de laquelle il a perfectionné ses compétences artistiques. Cette exposition précoce à diverses cultures et disciplines allait plus tard façonner son travail au Canada, lui imprégnant d'une sensibilité européenne distinctive.

Arrivée en Amérique du Nord et service militaire

En 1837, Krieghoff arrive à New York et rejoint peu après l'armée américaine, où il s'enrôle le 5 juillet de la même année. Son enrôlement coïncide avec le déclenchement de la guerre séminole en Floride, un conflit qui offre à Krieghoff de nombreuses occasions de créer des centaines de dessins et d'esquisses. Son petit-neveu, William Krieghoff, artiste et illustrateur, raconte plus tard comment Cornelius a été chargé par le gouvernement américain de produire des répliques de ses croquis de guerre pour les archives du ministère de la Guerre. Bien que ces répliques n'aient jamais été retrouvées, les dessins originaux de Krieghoff de la campagne de Floride sont réputés pour leur minutie et leur importance historique.

Le service militaire de Krieghoff prit fin en 1840 et, après une brève période de réengagement et de désertion, il s'installa à Rochester, dans l'État de New York. C'est là qu'il renoua avec Louise Gauthier dit Saint-Germain, une femme qu'il avait rencontrée à New York. Le couple eut une fille, Emily, née avant mars 1841, et ils s'installèrent bientôt au Canada, où la carrière de peintre de Krieghoff allait s'épanouir.

Les périodes de Longueuil et de Montréal : la naissance d’une icône canadienne

À son arrivée au Canada, Krieghoff s’installe à Longueuil, une petite ville près de Montréal, où il commence à représenter la vie quotidienne des habitants canadiens-français et des peuples autochtones. Ses œuvres de cette période se caractérisent par leur représentation intimiste de scènes domestiques, mettant souvent en scène sa femme Louise et sa fille Emily. L’une de ses premières œuvres canadiennes, un tableau authentifié par le Dr Marius Barbeau, date d’environ 1844 et dépeint la vie dans la région avec un niveau de détail remarquable.

Les peintures de Krieghoff de cette période se concentraient souvent sur la vie des Indiens Caughnawaga, décrivant leurs activités quotidiennes telles que la chasse, le marché et d'autres aspects de la vie communautaire. Ces œuvres sont particulièrement remarquables pour leur représentation fidèle des vêtements, des outils et des traditions autochtones, reflétant le profond respect de Krieghoff pour ses sujets.

À mesure que la réputation de Krieghoff grandit, il reçoit le mécénat de personnalités notables, dont Lord Elgin, qui lui commande des lithographies basées sur ses peintures. Malgré son succès grandissant, Krieghoff fait face à des difficultés financières, en particulier après son déménagement à Montréal à la recherche de mécènes plus riches. Là, il est contraint d'accepter divers emplois, notamment des commandes de peinture d'enseignes et de portraits, pour joindre les deux bouts. Néanmoins, il continue de produire un corpus important d'œuvres documentant les coutumes et les traditions de la région.

L'atelier du forgeron (Le Maréchal-ferrant), peinture à l'huile, 22 × 36 po., 1871, Musée des beaux-arts de l'Ontario

La période de Québec : une carrière florissante

En 1853, Krieghoff s'installe à Québec, où il trouve un public plus favorable à son travail. Il y rencontre un réseau d'officiers influents de l'armée britannique, de sportifs et d'hommes d'affaires qui deviennent ses mécènes et ses amis. L'une des figures les plus importantes de la vie de Krieghoff à cette époque est John Budden, un commissaire-priseur de Québec qui avait déjà acheté plusieurs de ses tableaux. Les encouragements et les relations de Budden aident Krieghoff à s'établir comme un artiste de premier plan dans la ville.

Le séjour de Krieghoff à Québec marque l'apogée de sa carrière. Il a produit un nombre prolifique de tableaux qui capturaient l'essence de la vie canadienne, en particulier des scènes hivernales, qui sont devenues certaines de ses œuvres les plus célèbres. Ses paysages hivernaux, tels que « Habitants jouant aux cartes » et « Le péage », sont célèbres pour leurs compositions dynamiques et leurs couleurs vives, qui donnent vie au rude mais magnifique hiver canadien.

Au cours de cette période, Krieghoff commence également à créer des compositions plus complexes, mettant souvent en scène de grands groupes de personnes engagées dans des activités sociales. Son chef-d'œuvre, « Les fêtards », peint en 1860, illustre ce style. Le tableau, qui représente un rassemblement animé dans une auberge, est rempli de personnages et d'expressions détaillées, mettant en valeur la capacité de Krieghoff à capturer l'esprit de ses sujets.

Fin de vie et héritage

Après une brève période de voyage en Europe, où il copia des œuvres d’artistes célèbres au Louvre et dans d’autres musées, Krieghoff retourna au Canada. Il passa ses dernières années à Chicago, vivant avec sa fille Emily et son mari. Cependant, Krieghoff continua à visiter le Canada, où il peignit sa dernière œuvre majeure, une autre représentation d’une scène de fête, en 1871.

Les contributions de Krieghoff à l'art canadien ne peuvent être surestimées. Ses peintures ouvrent une fenêtre sur la vie des Canadiens du XIXe siècle, offrant des informations précieuses sur leurs coutumes, leurs vêtements et leur dynamique sociale. Son œuvre demeure une pierre angulaire de l'histoire de l'art canadien, et son influence se reflète dans les œuvres des artistes canadiens ultérieurs qui ont cherché à capturer l'essence de leur pays d'origine.

Cornelius Krieghoff est décédé le 8 mars 1872, mais son héritage perdure à travers son art, qui continue d'être célébré et étudié par les amateurs d'art et les historiens. Sa capacité à associer les techniques européennes aux sujets canadiens lui a valu une place durable dans les annales de l'histoire de l'art comme l'un des peintres les plus appréciés et les plus influents du Canada.

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