Ethel Seath : une pionnière dans l’art et l’éducation au Canada


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Ethel Seath, née à Montréal le 5 février 1879, était une figure marquante de la scène artistique canadienne, connue pour ses contributions en tant que peintre, illustratrice et éducatrice artistique. Bien qu'elle n'ait pas participé officiellement aux expositions du Groupe de Beaver Hall, Seath était étroitement associée à plusieurs de ses membres et faisait partie intégrante de la communauté artistique montréalaise pendant plus de six décennies. Son travail, principalement dans la peinture de paysage, se caractérisait par un mélange unique de réalisme et d'abstraction, capturant souvent l'essence de scènes de la vie quotidienne avec une palette de couleurs vibrantes mais terreuses.

Jeunesse et début de carrière

Le parcours de Seath dans le monde de l'art a été façonné par des défis personnels et familiaux. Après la faillite de l'entreprise de son père et la séparation de ses parents en raison de problèmes de santé chroniques, Seath, à l'âge de dix-sept ans, a rejoint le marché du travail pour subvenir aux besoins de sa mère et de ses quatre frères et sœurs. Elle a commencé sa carrière comme illustratrice pour le journal Montreal Witness en 1896. En 1901, son talent lui a valu des postes au Montreal Daily Star et au Weekly Star, où elle a été encadrée par des artistes de renom comme AG Racey, Henri Julien et RG Mathews.

Ses talents d'illustratrice sont rapidement reconnus et, en 1903, Seath devient la première artiste féminine à figurer dans une exposition organisée par la Newspaper Artists' Association à l'Art Association of Montreal (AAM). Cette étape marque le début d'une longue et fructueuse carrière dans les arts, au cours de laquelle Seath perfectionne continuellement son art grâce à l'éducation formelle et au mentorat.

Développement artistique et éducation

L'engagement de Seath envers son art se manifeste dans sa poursuite d'une formation formelle. Elle étudie le dessin avec Edmond Dyonnet et la lithographie avec J.A. Harris au Board of Arts and Manufactures de Montréal à la fin des années 1890. Son indépendance financière en tant qu'illustratrice à succès lui permet de s'inscrire à des cours d'art à l'école de l'AAM, où elle perfectionne encore ses compétences. En 1910 et 1911, elle suit des cours de dessin en plein air avec William Brymner et Maurice Cullen, des expériences qui influencent grandement sa peinture de paysage.

Souhaitant élargir ses horizons artistiques, Seath étudie plus tard auprès de Charles Hawthorne à la Cape Cod School of Art de Provincetown, dans le Massachusetts. Son travail au cours de cette période commence à montrer une forte affinité avec le monde naturel, avec un accent particulier sur la campagne québécoise, un sujet qu'elle revisite fréquemment dans ses peintures.

Un éducateur passionné

En 1917, Seath entame une carrière d'enseignante qui durera 45 ans à The Study, une école privée pour filles de Westmount, à Montréal, fondée par son amie Margaret Gascoigne. Son approche de l'enseignement est progressiste pour l'époque, car elle encourage ses élèves à explorer la créativité et l'expression personnelle, contrairement aux attitudes rigides et conformistes de l'époque victorienne. Seath croit que l'éducation artistique doit aider les enfants à « voir, sentir et exprimer la beauté avec un sentiment propre et spontané », une philosophie qui trouve un écho auprès de ses élèves et qui a eu un impact durable sur l'éducation artistique au Canada.

Contributions à la communauté artistique

Malgré ses engagements en tant qu’enseignante, Seath demeure une participante active de la scène artistique montréalaise. Elle est l’une des membres fondatrices du Groupe Beaver Hall, un collectif d’artistes qui compte parmi ses amies proches, comme Sarah Robertson, Kathleen Morris et Anne Savage. Bien que le groupe se soit dissous en raison de difficultés financières, ses membres féminins ont continué à se soutenir mutuellement, en collaborant à divers projets et expositions.

Au cours des années 1920 et 1930, Seath a contribué à la série de cartes de Noël des artistes canadiens publiées par Rous and Mann et, en 1920, elle a illustré Chansons of Old French Canada , une publication de Gascoigne. Ses œuvres ont été exposées dans des lieux prestigieux, notamment à l'Exposition de l'Empire britannique à Wembley (1924-1925), à l'Exposition universelle de New York en 1939 et à l'exposition Century of Canadian Art à la Tate Gallery de Londres.

Au cours des dernières années de sa carrière, Seath devient membre de la Société d'art contemporain de Montréal (1939), du Groupe des peintres canadiens (1940) et de la Fédération des artistes canadiens. Elle participe à de nombreuses expositions, notamment des expositions collectives avec ses collègues du Beaver Hall et des expositions individuelles, comme celle organisée à la galerie Walter Klinkhoff en 1987.

Héritage

L'héritage d'Ethel Seath en tant qu'artiste et éducatrice est profond. Ses contributions à la communauté artistique montréalaise, son rôle dans l'élaboration de l'éducation artistique pour les jeunes femmes et son engagement envers son art malgré les difficultés personnelles et financières témoignent de sa résilience et de sa passion. Seath a continué d'explorer de nouveaux styles et techniques artistiques jusqu'à sa mort le 10 avril 1963, laissant derrière elle un ensemble d'œuvres qui reflètent à la fois son talent artistique et son dévouement à l'éducation de la prochaine génération d'artistes canadiens.

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