Emily Carr, née à Victoria, en Colombie-Britannique, en 1871, est l'une des artistes et écrivaines les plus emblématiques du Canada. Son œuvre, profondément ancrée dans les paysages et les cultures autochtones du Nord-Ouest Pacifique, a laissé une marque indélébile dans l'histoire de l'art canadien. Le parcours d'Emily Carr en tant qu'artiste a été à la fois difficile et révolutionnaire, marqué par sa quête incessante d'expression artistique et son lien profond avec le monde naturel.
Jeunesse et débuts artistiques
Emily Carr est née dans une famille d'origine anglaise. Son père, Richard H. Carr, était un homme dynamique originaire du Kent, qui avait un profond goût pour l'esthétique, qu'il a transmis à Emily. Malheureusement, ses deux parents sont morts avant qu'elle ait quatorze ans, la laissant avec ses frères et sœurs sous la garde de leur sœur aînée. Emily, connue pour son esprit rebelle, a rapidement persuadé le tuteur familial de lui permettre d'étudier l'art à San Francisco. Elle a fréquenté la California School of Art, aujourd'hui connue sous le nom de Mark Hopkins Institute of Art, de 1891 à 1893.
Après ses études, Carr retourne à Victoria, où elle installe un studio dans une grange rénovée derrière la maison familiale. C’est à cette époque qu’elle visite pour la première fois Ucluelet, sur l’île de Vancouver, et commence à dessiner un village autochtone. Même si elle ne recherchait pas consciemment de motifs autochtones à l’époque, cette expérience a semé les graines de ce qui deviendrait plus tard un thème central de son œuvre.
Études en Angleterre et influence de l'art européen
Les ambitions artistiques de Carr l'ont conduite en Angleterre en 1899, où elle a étudié dans diverses institutions, dont la Westminster School of Art de Londres et le Meadows Studio de Bushey. Au cours de son séjour en Angleterre, elle a dû faire face à des problèmes de santé qui ont nécessité une convalescence de 18 mois au sanatorium d'East Anglia, une expérience qui lui a inspiré son livre Pause . Malgré ces difficultés, Carr a continué à développer ses compétences et à élargir ses horizons artistiques, en étudiant la peinture de paysage et en s'inspirant de la campagne anglaise.
Ses études européennes se poursuivirent en 1910 lorsqu'elle se rendit en France, où elle fut initiée à la scène artistique vibrante de Paris. Carr étudia à l'Académie Colarossi, puis auprès de Harry Gibb, qui l'encouragea à adopter l'individualité et l'originalité dans son travail. C'est en France que le style de Carr commença à évoluer, influencé par les couleurs vives et les formes audacieuses du mouvement fauve. Son travail fut même exposé au Salon d'Automne, marquant une étape importante dans sa carrière.
Retour au Canada et les luttes d’un artiste
À son retour au Canada en 1912, Carr organise une exposition à Vancouver qui met en valeur ses peintures d’influence française. Cependant, son nouveau style rencontre une certaine résistance et elle peine à se faire accepter par la communauté artistique conservatrice. Malgré ce rejet, Carr reste fidèle à sa vision artistique et continue de peindre des villages et des totems autochtones avec une intensité et une luminosité nouvelles.
Des difficultés financières ont forcé Carr à accepter divers emplois, notamment l'enseignement des arts, la gestion d'une pension et même l'élevage de chiens de berger anglais. À cette époque, elle a également commencé à fabriquer des poteries décorées de motifs indigènes, qui sont devenues populaires auprès des touristes. Cependant, ces activités l'ont éloignée de la peinture pendant près de 15 ans.
Reconnaissance et lien avec le Groupe des Sept
La vie de Carr commença à changer en 1921 lorsque Marius Barbeau, un ethnologue passionné d'art autochtone, porta son travail à l'attention d'Eric Brown, directeur du Musée des beaux-arts du Canada. Ce rapprochement permit à Carr d'être incluse dans l'exposition d'art indien de la côte ouest organisée par le Musée des beaux-arts du Canada en 1927. Son travail fut bien accueilli et elle fut présentée aux membres du Groupe des Sept, un collectif de peintres paysagistes canadiens.
Lawren Harris, membre éminent du Groupe des Sept, a exercé une influence considérable sur Carr, l'encourageant à explorer de nouvelles directions artistiques. Sous son mentorat, Carr a développé un style plus dramatique et expressif, capturant l'essence spirituelle des forêts de la Colombie-Britannique dans des œuvres telles que Blunden Harbour (1928-1930), Indian Church (vers 1930) et Big Raven (1931). L'influence de Harris a également incité Carr à aller au-delà des motifs autochtones, l'amenant à se concentrer sur les paysages naturels qui l'entouraient.
Réalisations littéraires et dernières années
Dans la dernière partie de sa vie, alors que sa santé commençait à décliner, Carr se tourna vers l'écriture. Encouragée par son ami Ira Dilworth, qui devint plus tard son exécuteur testamentaire littéraire, Carr publia plusieurs livres, dont Klee Wyck (1941), qui remporta le Prix du Gouverneur général pour les essais. Ses écrits, comme ses peintures, reflétaient profondément son amour pour la côte du Pacifique et ses expériences en tant qu'artiste.
Emily Carr est décédée en 1945 à l’âge de 74 ans, laissant derrière elle un héritage qui continue d’inspirer des générations d’artistes et d’écrivains. Ses contributions à l’art canadien ont été reconnues par de nombreuses expositions, prix et distinctions, notamment un diplôme honorifique posthume de l’Université de la Colombie-Britannique.
Héritage et impact
Aujourd'hui, Emily Carr est reconnue non seulement pour son rôle de pionnière dans l'art canadien, mais aussi pour sa voix unique qui capture l'esprit du Nord-Ouest Pacifique. Son œuvre est représentée dans les plus grandes galeries du Canada, notamment la Vancouver Art Gallery, le Musée des beaux-arts de l'Ontario et le Musée des beaux-arts du Canada, ainsi que dans de nombreuses collections privées. La capacité de Carr à transmettre la majesté du monde naturel et son profond respect pour les cultures autochtones ont fait d'elle l'une des artistes les plus appréciées et les plus influentes du Canada.
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