Jean-Paul Riopelle, né à Montréal, au Québec, en 1923, était destiné à laisser une empreinte significative dans le monde de l’art. Fils unique d’un architecte, Riopelle a été exposé à la créativité dès son plus jeune âge. Son père, reconnaissant son potentiel artistique, lui a fait étudier auprès de l’artiste montréalais Henri Bisson. Dès l’âge de six ans, Riopelle passait ses samedis avec Bisson, apprenant les techniques de peinture traditionnelles. Pendant une décennie, il a perfectionné ses compétences, peignant des paysages, des natures mortes et des personnages, souvent accompagnés des mélodies du Metropolitan Opera de New York en arrière-plan.
Malgré sa formation précoce en art traditionnel, le parcours artistique de Riopelle prend un tournant radical lorsqu'il se lance dans l'expressionnisme abstrait. Ce changement est préfiguré par une expérience qu'il vit en Gaspésie à l'été 1938, où il peint des scènes inspirées de la nature. En observant son travail, il remarque que ses tentatives de rendre des éléments naturels comme des coquillages, du sable et de l'eau ont donné lieu à des formes abstraites. C'est sa première rencontre avec l'abstraction, un style qui définira plus tard sa carrière.
À 17 ans, Riopelle expérimente déjà l’art abstrait en parallèle de ses œuvres traditionnelles. Mais son cheminement vers la peinture n’est pas simple. Comme beaucoup de jeunes Canadiens, Riopelle rêve de devenir joueur de hockey professionnel et envisage même une carrière de mécanicien en raison de ses aptitudes pour ce métier. Son père, de son côté, souhaite qu’il devienne ingénieur, reconnaissant son talent en mathématiques.
Riopelle suit d'abord les désirs de son père et entre à Polytechnique, étape préliminaire à ses études d'ingénieur. Cependant, sa passion pour l'art l'emporte et il s'inscrit à temps plein à l'École des beaux-arts en 1942, où il étudie jusqu'en 1945. Durant ses études à l'École des beaux-arts, Riopelle est profondément influencé par les œuvres de Vincent van Gogh, dont l'utilisation audacieuse de la couleur et le style expressif lui laissent une impression durable. Il admire également les œuvres de Renoir et du Tintoret, qui façonnent encore davantage son développement artistique.
De 1943 à 1944, Riopelle poursuit ses études à l'École du Meuble, où il subit l'influence de Paul-Émile Borduas, figure clé du mouvement d'avant-garde canadien. Inspiré par le poète surréaliste français André Breton, Borduas explore la libre pensée et l'art spontané, rejetant les normes traditionnelles imposées par la société. Sous la direction de Borduas, Riopelle et ses camarades, dont Marcel Barbeau, Roger Fauteux et Fernand Leduc, entre autres, forment un groupe connu sous le nom de Les Automatistes.
Les Automatistes étaient connus pour leurs explorations de l’écriture automatique, du dessin et de la peinture, où ils cherchaient à exprimer le subconscient. Riopelle partageait un atelier sur l’avenue University à Montréal avec Marcel Barbeau et le poète surréaliste Rémi-Paul Forgues, où ils se sont plongés dans ces techniques expérimentales. Le groupe a été reconnu pour son approche novatrice et, en 1946, Riopelle a participé à l’Exposition internationale des surréalistes à New York, où lui et ses collègues artistes montréalais ont découvert l’action painting américain, un mouvement qui allait grandement influencer leur travail.
La carrière de Riopelle prend un tournant important lorsqu'il s'installe à Paris, où il décide de vivre et de travailler. En 1948, il épouse Françoise L'Espérance à Montréal et le couple revient à Paris. La même année, Riopelle devient l'un des signataires du Refus global de Borduas, un manifeste qui rejette les valeurs traditionnelles de la société québécoise et réclame la liberté artistique et intellectuelle.
À Paris, la carrière de Riopelle prend son essor. Un moment décisif se produit lorsqu'une amie sculptrice l'invite à exposer ses tableaux sur les murs nus de son exposition personnelle. Le jour de l'ouverture, un marchand achète toutes les toiles de Riopelle et lui offre un atelier pour travailler. C'est le début de l'ascension de Riopelle dans le monde de l'art.
Tout au long de sa carrière, le style de Riopelle a évolué, passant des coups de pinceau sauvages et amples de ses premières années à des techniques plus contrôlées. Au milieu des années 1950, il a commencé à utiliser un couteau à palette pour aplatir des taches de peinture, créant une mosaïque de zones de couleur plates qui est devenue caractéristique de son travail. Cette technique, combinée à son utilisation de lignes en zigzag et de formes pleines, a distingué ses peintures et lui a valu une renommée internationale.
Dans les années 1960, Riopelle produisait environ 200 toiles par an, ce qui témoigne de sa prolifique production. Ses œuvres étaient exposées dans des galeries et musées prestigieux du monde entier, notamment la Tate Gallery de Londres, le Museum of Modern Art de New York et le Musée d'Art Moderne de Paris. Le succès de Riopelle lui a également permis de poursuivre librement ses passions en dehors de la peinture, notamment la collection de voitures de sport, la voile et l'aviation.
La contribution de Riopelle au monde des arts a été largement reconnue et lui a valu de nombreux prix et distinctions. En 1969, il a été nommé Compagnon de l'Ordre du Canada et, en 1981, il a reçu le Prix Paul-Émile Borduas de la province de Québec. Malgré sa renommée internationale, Riopelle est resté profondément attaché à ses racines canadiennes, s'inspirant des paysages et de la nature de son pays natal.
L'héritage de Jean-Paul Riopelle, l'un des artistes les plus célèbres du Canada, perdure et ses œuvres continuent de captiver les publics du monde entier. Son parcours, de jeune étudiant à Montréal à maître de l'expressionnisme abstrait, témoigne de sa quête incessante d'innovation artistique et de son influence durable sur la scène artistique mondiale.
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