Marc-Aurèle Fortin : un héritage de couleurs et de paysages


Marc-Aurèle Fortin, né en 1888 dans le petit village de Ste-Rose, au nord de Montréal, est l'un des peintres les plus distinctifs et les plus prolifiques du Canada. Son parcours artistique, marqué par un combat personnel et une créativité incessante, a laissé une empreinte durable sur l'art canadien.

Jeunesse et formation artistique

Le cheminement de Fortin vers la carrière d'artiste n'a pas été simple. Son père, juge, désapprouvait l'intérêt de son fils pour l'art, le considérant comme une activité peu pratique. Malgré cela, la passion de Fortin pour la peinture et le dessin l'a amené à étudier les arts le soir tout en occupant divers emplois pour subvenir à ses besoins. Il a fréquenté l'École du Plateau, où il a étudié avec Ludger Larose de 1906 à 1908, puis le Conseil des arts et manufactures de Montréal sous la direction d'Edmond Dyonnet.

Vers 1908, Fortin accepte un emploi au ministère des Postes de Montréal, ce qui le conduit plus tard vers l’ouest, à Edmonton, où il travaille comme commis de banque et économise suffisamment d’argent pour poursuivre ses études. Sa détermination le conduit à l’Art Institute of Chicago, où il étudie sous la direction d’Edward J. Timmons, puis à New York et à Boston.

Développement artistique et influences

De retour à Montréal en 1914, Fortin se consacre à la peinture de paysages dans sa ville natale de Sainte-Rose, ainsi qu'à Piedmont et au port de Montréal. Un bref voyage en France et en Angleterre entre 1920 et 1922 influence son style et élargit ses horizons artistiques. Il expose à Chicago en 1929 et à Pretoria, en Afrique du Sud, en 1930, ce qui lui vaut une reconnaissance internationale.

Les voyages de Fortin en Europe en 1935, notamment dans le sud de la France et le nord de l'Italie, enrichissent encore davantage sa vision artistique. À son retour au Canada, il expose à la T. Eaton Co. à Montréal. Son travail se caractérise par une expérimentation audacieuse et une perspective unique, comme le souligne St. George Burgoyne de The Gazette , qui souligne l'individualité courageuse de Fortin et suggère que son traitement des sujets pourrait être plus efficace à plus grande échelle.

Reconnaissance et style

L'œuvre de Fortin acquiert une reconnaissance importante à la fin des années 1930. En 1938, ses toiles sont présentées dans une exposition à la Tate Gallery de Londres, A Century of Canadian Art . Cet événement prestigieux met en vedette deux de ses paysages d'Hochelaga, soulignant ainsi son importance sur la scène artistique canadienne.

Son style, oscillant souvent entre l'imagerie décorative et le fauvisme, était à la fois puissant et expressif. Les paysages de Fortin, comme Paysage d'Ahuntsic et L'Orme à Pont-Viau , démontraient sa capacité à saisir l'essence de la beauté naturelle du Québec avec des couleurs vibrantes et une composition dynamique. Son travail était reconnu pour son ingéniosité et son utilisation efficace de nouveaux angles picturaux, particulièrement dans ses aquarelles.

L'Orme à Pont-Viau

Dernières années et héritage

La carrière de Fortin n'a pas été sans difficultés. En 1955, il est tombé gravement malade et a dû être amputé des jambes, ce qui l'a empêché de peindre pendant sept ans. Malgré ces difficultés, Fortin a fini par se remettre à la peinture, travaillant dans son fauteuil roulant. Sa détermination à continuer de créer malgré l'adversité témoigne de son dévouement et de sa passion pour son art.

Une exposition rétrospective au Musée des beaux-arts du Canada en 1963 marque un moment important dans la carrière de Fortin, le critique d'art Jean-René Ostiguy soulignant comment le style de Fortin, après ses voyages en Europe, se rapprochait de celui du Groupe des Sept, mais conservait une qualité brute et expressive qui lui était propre.

Les dernières années de Fortin ont malheureusement été marquées par l'indifférence des personnalités politiques qui avaient le pouvoir de le soutenir. Il est décédé en 1970 à l'âge de 72 ans, dans un sanatorium de Macamic, au Québec, loin du monde artistique bouillonnant qui avait autrefois célébré son talent. Malgré cela, son héritage perdure à travers les quelque 6 000 œuvres qu'il a créées au cours de sa vie. Ses contributions à l'art canadien sont préservées dans de nombreuses collections prestigieuses, notamment au Musée des beaux-arts du Canada, au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée du Québec.

La vie et l'œuvre de Marc-Aurèle Fortin témoignent de la résilience d'un artiste qui, malgré les défis personnels et sociaux, a créé une œuvre qui continue d'inspirer et de captiver le public. Ses paysages, remplis de couleurs vives et de formes dynamiques, offrent une fenêtre sur la beauté vibrante, mais souvent méconnue, des environnements naturels et urbains du Québec.

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