Mary Alexandra Eastlake, née Mary Alexandra Bell en 1864 à Douglas, Canada-Ouest (aujourd'hui Ontario), était une peintre canadienne dont l'œuvre s'étend sur plusieurs continents et styles, marquée par une carrière artistique riche et variée. Elle a passé sa jeunesse à Almonte, en Ontario, et à Carillon, au Québec, où son père participait à la construction du barrage de Carillon. Cette exposition précoce aux paysages naturels et industriels du Canada allait plus tard façonner sa vision artistique.
Eastlake a commencé ses études artistiques à Montréal, où elle a étudié avec Robert Harris à l'Art Association of Montreal (AAM). Son talent et son ambition l'ont rapidement conduite à New York, où elle a poursuivi ses études avec le célèbre artiste américain William Merritt Chase à l'Art Students League. Elle a également étudié avec Champigny à l'Union League de New York vers 1885-1887. C'est à cette époque qu'elle a commencé à recevoir des commandes de clients américains, ce qui lui a permis de s'établir comme artiste professionnelle.
Au début des années 1890, Eastlake poursuit ses études à Paris, fréquentant l'Académie Julian et l'Académie Colarossi, deux des écoles d'art les plus prestigieuses de l'époque. L'expérience de vivre et d'étudier à Paris, au cœur du monde de l'art, influence profondément son style, lui permettant d'affiner sa technique et d'élargir son répertoire artistique.
À son retour au Canada en 1892, Eastlake se joint au personnel de la Victoria School of Art de Montréal. Cependant, en 1893, elle retourne à Almonte, où elle a passé sa jeunesse. Ses voyages reprennent bientôt et, en 1895, elle se retrouve à Cornwall, en Angleterre. Malgré ses voyages internationaux, elle maintient des liens étroits avec la communauté artistique canadienne, exposant régulièrement aux expositions annuelles du printemps de l'Art Association of Montreal et de l'Académie royale des arts du Canada (ARC), dont elle est membre de 1893 à 1897.
L'œuvre d'Eastlake comprend des portraits, des paysages et des scènes de genre, capturant des moments de ses voyages en France, en Grande-Bretagne et au Canada. Sa capacité à représenter des sujets avec clarté sur des arrière-plans naturels intéressants était une caractéristique de son style, qu'elle travaille à l'huile, au pastel ou au graphite. Ses portraits sont particulièrement remarquables, souvent comparés au travail de l'artiste d'origine américaine Mary Cassatt, en particulier ses études d'enfants, qui présentent une tendresse et une attention aux détails similaires.
Le Musée des beaux-arts du Canada abrite plusieurs œuvres d'Eastlake, notamment Bonheur (vers 1892), un pastel représentant une mère et son enfant; Contes de fées (vers 1916), une huile sur toile représentant deux filles, l'aînée lisant à la plus jeune; et Jour de la mobilisation 1914. Parmi les autres œuvres remarquables, citons Pêcheuses françaises observant le départ de la flotte (vers 1917) et Bleu et or (vers 1920), un portrait d'enfant dans un champ de fleurs. Ces œuvres illustrent son sens aigu du rythme, du motif et son utilisation de couleurs pures et fortes, souvent appliquées en tons aplats, quel que soit le support.
En 1897, Mary Alexandra Bell épouse le peintre paysagiste anglais Charles Eastlake, qu'elle a rencontré lors de ses études à Paris. Après leur mariage, le couple retourne en Angleterre et vit à différents endroits, notamment à St. Ives, Croydon, Londres et Surrey. Malgré leur résidence en Angleterre, ils conservent des liens avec Montréal, où Eastlake continue d'exposer ses œuvres. Elle expose ses œuvres à la Royal Academy, au Royal Institute of Painters in Oils et à la London Pastel Society. The Studio, un important magazine d'art, décrit un jour son travail comme « essentiellement décoratif », soulignant son sens aigu du rythme, du motif et de la couleur.
Le parcours artistique d'Eastlake ne se limite pas à l'Europe et à l'Amérique du Nord. En 1913, elle et son mari se rendent au Japon et en Nouvelle-Zélande, des expériences qui enrichissent encore davantage sa perspective artistique. En plus de peindre, les Eastlake fabriquent des bijoux et des émaux pour compléter leurs revenus, mettant en valeur leur polyvalence en tant qu'artistes.
Après la mort de son mari en 1940, Eastlake revient au Canada et s'installe à Almonte, en Ontario, où elle vit jusqu'à sa mort en 1951 à l'âge de 87 ans. Tout au long de sa vie, Eastlake expose beaucoup, notamment lors d'une grande exposition canadienne à la Art Gallery of Toronto à l'hiver 1927. Elle signe ses œuvres « M.A. Bell » avant son mariage et « M.A. Eastlake » par la suite, laissant derrière elle un héritage artistique représenté dans des collections majeures telles que le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée des beaux-arts de l'Ontario, le Musée des beaux-arts de Nouvelle-Zélande et la bibliothèque publique de Hampstead à Londres, en Angleterre.
L'œuvre de Mary Alexandra Eastlake témoigne de son talent, de sa créativité et de l'étendue de ses expériences dans différents pays et disciplines artistiques. Sa capacité à associer le décoratif au narratif, alliée à son observation attentive de son environnement, lui a assuré une place dans les annales de l'histoire de l'art canadien.
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