Prudence Heward : une voix singulière dans l’art canadien


Prudence Heward, née Efa Prudence Heward à Montréal en 1896, est considérée comme l'une des peintres figuratives les plus remarquables du Canada, connue pour ses portraits et paysages fascinants qui reflètent une profonde compréhension de la couleur, de la forme et des influences modernistes. Sa vie et son œuvre ont non seulement contribué de manière significative à l'art canadien, mais ont également démontré sa capacité à capturer l'esprit humain avec une intensité à la fois innovante et émotionnellement résonnante.

Jeunesse et formation artistique

La passion de Heward pour l'art s'est manifestée très tôt, influencée par son environnement et la communauté artistique dynamique de Montréal. Elle a commencé sa formation formelle à l'Art Association of Montreal, où elle a étudié avec le célèbre William Brymner. Parmi ses pairs se trouvaient de futurs artistes canadiens de premier plan comme Edwin Holgate, Sarah Robertson, Anne Savage, Kathleen Morris et Lilias Torrance Newton. Ce cercle d'artistes allait plus tard jouer un rôle déterminant dans l'évolution de l'art canadien au début du XXe siècle.

Sa formation initiale a été complétée par des séances de dessin d’été avec Maurice Cullen, autre figure importante de l’art canadien, à Phillipsburg et à Carillon. Ces expériences ont approfondi ses compétences et élargi ses horizons artistiques, jetant les bases de sa réussite future.

Service militaire et développement artistique d'après-guerre

Pendant la Première Guerre mondiale, Heward et sa mère ont servi dans la Croix-Rouge à Londres, en Angleterre, tandis que ses frères combattaient outre-mer. Cette période de service dans un environnement déchiré par la guerre a probablement influencé la profondeur et la complexité émotionnelle de son œuvre ultérieure.

Après la guerre, Heward poursuit ses études à Montréal auprès de Randolph Hewton, qui alimente encore davantage son intérêt pour les mouvements artistiques modernes. Elle se rend ensuite à Paris pour étudier à l'Académie Colarossi, s'immergeant dans la scène artistique dynamique de la ville. C'est là qu'elle découvre les œuvres de Cézanne, Renoir, Matisse, Picasso et Modigliani, des artistes qui auront une influence durable sur son style.

Le Groupe Beaver Hall et la maturité artistique

En 1920, Heward rejoint un groupe d’artistes sur la colline du Beaver Hall à Montréal, connu sous le nom de Groupe du Beaver Hall. Ce collectif, principalement composé de femmes, vise à favoriser un environnement propice aux rencontres, à la création et à l’exposition des œuvres des artistes. Bien que le groupe ait connu une existence éphémère en raison de difficultés financières, il a joué un rôle crucial dans le développement de l’art moderne au Canada.

L'œuvre de Heward durant cette période est marquée par une attention particulière portée à la peinture de personnages et de portraits, caractérisée par des choix de couleurs audacieux, un modelé fort et un sens aigu de la composition. Sa capacité à transmettre une profondeur psychologique dans ses portraits la distingue de beaucoup de ses contemporains.

Reconnaissance et héritage

Le tableau de Heward intitulé « Fille sur une colline », qui a remporté le premier prix au concours d'art de Willingdon en 1929, illustre son talent. Ce portrait de Louise McLea, une danseuse montréalaise, témoigne de sa capacité à saisir l'essence de ses sujets avec un mélange de réalisme et de sensibilité moderniste.

Son travail continue d'attirer l'attention tout au long des années 1930, avec des expositions importantes au Musée des beaux-arts du Canada, chez WW Scott and Sons à Montréal et ailleurs. Son portrait « Rollande », exposé au Musée des beaux-arts du Canada en 1930, connaît un succès particulier et est acquis par la galerie la même année.

Les paysages de Heward, bien que moins connus que ses portraits, étaient également importants. Arthur Lismer, membre éminent du Groupe des Sept, louait ses paysages pour leur intégrité structurelle et leur mouvement, évitant une simple représentation pittoresque.

En 1933, elle devient membre du Groupe des peintres canadiens et rejoint plus tard la Société d'art contemporain en 1939. Malgré sa santé défaillante, elle continue de créer et d'exposer ses œuvres, de voyager et de peindre jusqu'à sa mort à Los Angeles en 1947.

Reconnaissance posthume

Après sa mort, le Musée des beaux-arts du Canada organisa en 1948 une exposition commémorative de 101 de ses œuvres, lui assurant ainsi une place dans le canon de l'art canadien. Cette exposition fit le tour du Canada, faisant découvrir son travail à un public plus large et consolidant son héritage comme l'une des peintres les plus éminentes du Canada.

Ses œuvres font partie de collections majeures telles que celles du Musée des beaux-arts du Canada, du Musée des beaux-arts de l’Ontario et du Musée des beaux-arts de Montréal, ainsi que de nombreuses collections privées. L’impact de son art continue de se faire sentir, ses peintures étant reconnues pour leur mélange unique d’influences modernistes et de profondes réflexions psychologiques.

Conclusion

La contribution de Prudence Heward à l'art canadien est inestimable. Sa maîtrise du portrait, son utilisation novatrice de la couleur et de la forme et sa capacité à transmettre la vie intérieure de ses sujets font d'elle une figure centrale de l'histoire de la peinture canadienne. Son œuvre témoigne de son talent, de sa vision et de la profondeur émotionnelle qu'elle a apportée à la toile.

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